1986 : Comment je suis devenue une pute à Blacks 2
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Je ne suis plus ressortie de l’appartement obscur et moisi où, si j’ai bien tenu le compte des jours passés, Paul-Jo m’a conduite voilà presque deux semaines pour m’y faire subir le troisième dressage de ma carrière de pute anale.
Parler de jours est d’ailleurs assez paradoxal puisque je n’ai plus vu la lumière du soleil depuis mon arrivée nocturne ici et le début de mon enfermement.
Jusqu’alors, ma vie de pute n’avait jamais été restreinte, contrainte et forcée à ce point,
Cloîtrée depuis 13 ou 14 jours dans cet appartement, j’ai non seulement peu à peu perdu la notion du temps mais aussi toute forme d’indépendance et je ne quitte pratiquement jamais la chambre où je suis tenue prisonnière hormis de temps en autres, pour quelques minutes, pour aller prendre mes douches, faire mes besoins ou me savonner les fesses au bidet après m’être faite baiser.
Il n’y pas d’issue dans cette chambre dont les mûrs maigrement éclairés par une ampoule de 60 watts qui pend au plafond, s’auréolent de taches d’humidité.
La fenêtre sur cour est barrée par une solide grille et les volets restent continuellement clos.
Je mange dans cette chambre quand on m’apporte à manger.
J’y dors sur le lit crasseux quand je parviens à voler un moment de calme.
Je m’y épile et je m’y maquille parce qu’il le faut bien pour continuer à paraître ce que je suis.
Et puis je m’y habille et je m’y déshabille au rythme des entrées et sorties des clients qui viennent jusqu’ici pour me baiser.
Car je n’ai fait que me faire baiser depuis la nuit où je suis arrivée là.
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L’adresse où je me trouve séquestrée doit pas mal circuler dans la communauté black de la région parisienne parce que depuis bientôt six ans que l’on me prostitue, je n’ai jamais vu défiler autant de clients.
C’est du travail à la chaîne.
Au début, j’ai essayé de tenir le compte…
12 le premier jour…
16 le deuxième.
Et puis, j’ai cessé de les compter.
10 ou 14 ou 17… J’ai perdu le fil.
C'est sans importance.
Après chaque passe, lorsque le énième client quitte ma chambre et retourne à ses affaires, la porte est refermée à double tour par le gardien que Paul-Jo a chargé de me surveiller. Et cette porte ne se rouvre à nouveau que pour y introduire le client suivant ; ou bien lorsque c’est moi qui y tambourine parce que j’ai besoin d’aller à la salle bain ou aux toilettes ou encore parce que j’ai faim, que je n’ai plus d'essuie-tout, plus d’eau, que je manque de cigarettes ou que j’ai besoin que mon gardien aille m’acheter le papier à rouler ou la crème cicatrisante dont je me tartine la chatte.
Quand j’étais encore sous le joug de Vincent et sous la surveillance de Mirella, dans le bordel clandestin de l’Avenue Victor Hugo, au moins étais-je autorisée à sortir prendre l’air ou à aller faire des emplettes. Et parfois même, Vincent m’emmenait à des soirées qui pour se terminer dans la plupart des cas par des séances de baise dont j’étais la cible principale, n’en étaient pas moins, pour moi, des espèces de respirations.
Même sous l’autorité plutôt rugueuse et ombrageuse, presque maniaque, de Monsieur Jeannot, que ce soit Porte Dauphine ou dans la loge désaffectée de la Rue d’Alsace, il me restait encore une petite marge de liberté, certes surveillée, mais réelle. Et mes heures de tapin terminées, quand j’avais enquillé mes 10 passes et gagné à la sueur de mon cul les 2000 francs quotidiens que Monsieur Jeannot exigeait pour la comptée du lendemain, j’avais le loisir d’utiliser mes heures de repos comme bon me semblait : pour tapiner pour moi, pour dormir, pour sortir en discothèque, pour aller chez ma coiffeuse, pour faire des emplettes dans les magasins de lingerie, de vêtements ou de chaussures pour dames, pour m’occuper de mon corps afin de tricher, contenir et camoufler ma virilité naturelle et les manifestations les plus visibles de ma masculinité sous-jacente...
Rien de tout ça ici.
Je suis une esclave sexuelle à l’abattage.
Un corps vendu.
Je me résume à la rentabilité de mes deux orifices : ma bouche et mon trou du cul.
Il ne m’est même plus donné de voir la couleur de l’argent des passes qu’habituellement j’encaissais moi-même et que mon gardien semble apparemment avoir été chargé par Jean-Jo de percevoir à ma place.
J’ignore même jusqu’au prix des passes que je fais.
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Depuis 13 ou 14 jours, mes seuls luxes sont une télévision bloquée sur La Cinq de Berlusconi et qui consent seulement à fonctionner quand on lui tape fort sur le haut du crâne, une bouteille d’eau que mon gardien va me remplir au robinet du lavabo quand elle est vide et un bon paquet de ganja qu’on m’alloue pour que je tienne le coup et pour me donner l’impression que tout ça n’est pas si terrible et qu’au fond le temps passe vide.
A toute heure du jour, à toute heure de la nuit, la clef tourne dans la serrure et mon gardien introduit les mecs dans ma chambre.
Ils sont tous blacks.
De tous les âges.
Ils sont élégamment habillés ou très mal fagotés.
Ils ont la paume des mains douce comme celles des oisifs ou bien la peau calleuse des métiers durs.
Ils sont propres et parfumés comme le sont les amis de Paul-Jo ou malodorants comme les gens qui vivent dans l’insalubrité et sortent crasseux et puants du boulot.
Certains paraissent soudain gênés d’être là.
D’autres au contraire se montrent conquérants.
Ils ont des gestes tendres ou des comportements brutaux et bien qu’ils soient tous noirs, je peux dire que j’en vois de toutes les couleurs.
Il n’est pas rare que lorsque la porte s’ouvre, je sois plongée dans un sommeil de brute et que toute somnolente, je passe de l’engourdissement des rêves et du repos à une fellation fougueuse suivie d'une sodomie féroce.
Lorsque parfois je suis seule, malgré la télé que je laisse allumée et malgré les joints que je fume sans discontinuer, le temps me paraît interminablement long.
J’emploie ces instants à essayer de me reposer ou à chercher le sommeil qui ne vient pas toujours. Ou bien je tente de rassembler mes esprit, de réfléchir, de faire le point.
Parfois me revient la peur panique de choper la mort à cause de ma chatte congestionnée et douloureuse qui saigne parfois, à cause aussi de tout ce sperme que je reçois.
Je mets beaucoup d’énergie à tenir cette pensée morbide à distance.
J’ai besoin d’être forte.
Je ne dirais pas que je déprime car je me bats à chaque instant contre le sentiment d’être abandonnée de tous.
Mais je m’efforce surtout d’envisager les issues possibles.
Que résultera -t-il de ce nouveau rebondissement dans mon métier de putain ?
Est-ce un métier, d’ailleurs ?
Au deuxième jour de ma claustration, j’ai la surprise de voir entrer dans ma chambre, un jeune black que je n’avais jamais vu auparavant.
Il m’apporte trois gros sacs poubelles bleus remplis des effets que j’avais laissés dans mon précédent tapin, au 41 de la Rue d’Alsace.
Et je comprends alors que Paul-Jo ne m’a pas volée à Monsieur Jeannot, comme je me l’étais imaginé mais qu’ils se sont sans doute arrangés sur mon dos et que Paul-Jo m’a sans doute achetée…
Le jeune livreur inconnu s’étant vu proposer par mon geôlier de profiter de son passage pour se faire dégorger le poireau par mes soins, je n’ai pas beaucoup de temps à ce moment-là, pour m’épancher sur la tristesse de mon sort ni réfléchir à la question.
Je prends humblement en main la jeune tige noire que me tend le livreur et bientôt, sans doute émoustillé par ce qu’il voit, mon geôlier se joint à la fête et je me fais remplir la gorge par l’un tandis que l’autre me ramone l'abricot sans aménité et me le gorge de sa jute.
Quand je me retrouve de nouveau seule et enfermée dans la chambre, avec en bouche le goût persistant du sperme et à la chatte, le feu de l’amour, quand je peux reconsidérer la question à tête reposée, la pensée d’avoir été vendue par Monsieur Jeannot me remplit d’un désagréable sentiment de perte et de résignation car me dis-je, si même Monsieur Jeannot dont j’étais - du moins le prétendait-il -, sa pute anale la plus lucrative, a renoncé à moi, il ne reste plus grand monde pour ce soucier de ce que je vais devenir…
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13 ou 14 jours s’écoulent ainsi, sous la lumière blême de l’ampoule nue, des jours tous pareils et pourtant différents, des jours et aussi des nuits peuplées de cauchemars, hachées par l’irruption des clients, des jours faits de matinées passées à sucer des bites inconnues, à éponger des semences anonymes, à voir puis à oublier des visages sans nom que je ne regarde plus, pas plus que je ne compte les passes qui succèdent aux attentes.
Et puis dans cet ennui, au quatorzième ou quinzième jour de ma réclusion, un jour ou un soir, Paul-Jo que je n’avais plus revu depuis la nuit où il m’avait signifié mon changement de propriétaire en me soumettant au dressage, Paul-Jo fait sa réapparition…
Dans la chambre où il m’a écrouée, il enlève ses mocassins J.M Weston, retire son falzar Thierry Mugler puis son caleçon Fruits Of The Loom, exhibe son énorme braquemart, s’allonge sur le lit crasseux en se branlant lentement et en guise de retrouvailles m’intime l’ordre de le pomper puis après que j’ai manqué dix fois de mourir étouffée parce qu’il enfonce trop profondément son dard démesuré dans ma gorge, il me commande de venir m’empaler sur son majestueux gourdin.
Et pendant que les mains posées sur sa poitrine épaisse où tournicotent de petits poils noirs semblables à des poils de cul, je m’enfonce ce pieux dans le ventre et que je commence à le branler avec ma chatte en faisant avec ma croupe d’amples mouvements de va et vient le long de son sexe géant, pendant que je m'évertue à le faire entrer en moi, au plus profond de moi sans trop de douleur, il m’annonce la suite des péripéties qui m’attendent.
Afin de me rapprocher de la clientèle à laquelle il me destine, je vais être transférée sous peu en banlieue, dans un discret appartement de la Plaine Saint-Denis.
- « Pourquoi tu me fais souffrir comme ça Paul-Jo ? »
- « Ferme ta bouche et montre-moi si tu sais remuer ton cul comme une négresse… »
Ce que je fais docilement…
4 年 前