Comment j'ai su qui j'étais
Je suis Mademoiselle Garnier et je suis attirée sexuellement par la laine depuis que je suis en âge d'avoir une sexualité. Je n'ai pas compris pendant très longtemps de quel mal étrange j'étais frappée. Cela a toujours fait partie de ma vie. Et j'ai toujours été confrontée aux mêmes questions. Pourquoi ? Comment ?
Comme toutes les jeunes filles de mon age, vers 14 / 15 ans j'ai eu cette étrange sensation que mon corps changeait. Les nouveaux émois, les garçons, le sexe... Alors je me suis découverte, doucement, en partant de zéro. Je me souviens de mes premières envies, de mes premiers plaisirs intimes, de mes premiers fantasmes.
A l'époque je n'avais pas fait le rapprochement entre mon goût vestimentaire et l'arrivée de mes nouvelles pulsions physiques. Je m'habillais souvent avec de la laine et je me commençais à me caresser souvent, à la découverte de mon corps que j'étais. Mais un jour j'ai commencé à réaliser qu'à chaque fois que je portais des vêtements de laine, qu'ils aient été en cachemire, en angora ou autre, je ressentais un plaisir aussi soudain que fébrile m'envahir.
Que m'arrivait-il? Est-ce ça, un fantasme? Sans doute, ai-je pensé, bien que cela m'ait paru plus qu'étrange.
De nature relativement réservée, je n'ai pas su en parler avec mes jeunes copines de l'époque qui pourtant auraient été à même de me comprendre, du moins de m'écouter, vivant elles aussi sans doute le même type d’expériences. Cependant il n'y avait rien à faire. Je fis un blocage total sur ce lien incompréhensible entre une matière vestimentaire et mes envies. J'aurais pu ne plus y penser ou ne pas y donner de l'importance si ce lien n'avait pas été en grandissant. La dépendance entre les deux se fît même plus forte au fur et à mesure que je vieillissais si bien qu'il me devenait de plus en plus impossible d'envisager la jouissance sans porter de la laine. Pourquoi? Comment cela se faisait-il? Je l'ignore encore. A cause de cela, je me suis isolée soudainement arrivée à l'age de ma majorité. Les partenaires de jeunesse ayant croisé ma route à l'époque n'ont pas hésité à me croire "perturbée" ou "froide" ou encore "sexuellement dérangée et bizarre" sans même pour certains connaître cette attirance particulière. J'ai culpabilisé comme jamais. Quel monstre déviant et dérangé étais-je? La dépendance de mon plaisir sexuel à la laine et se suffisant à lui-même s'est faîte si puissante que j'ai assimilé cela à une drogue. Addict au col roulé angora et au cache-cœur en cachemire...
Que peut-on penser de soi-même lorsqu'on réalise que la vue d'un pull dans l'étalage d'une boutique vous excite? Et que l'attirance que vous avez n'a pas de rapport avec un idéal masculin quelconque? J'aurais pu comprendre si j'avais aimé ces petites laines portées par des hommes comme je trouve très attirant les belles fesses d'un mec qui porte un levi's. Cela serait resté normal. Mais moi, c'est une matière que je vois et surtout que je porte sur la peau qui me donne du plaisir. Un plaisir égoïste et intimement solitaire. Un plaisir que l'on a dans le bus, au travail, en faisant ses courses... Parce que la matière est là, sans obstacle entre elle et l'épiderme et qu'elle ne cesse de caresser à tous les instants de la journée. Sans que personne ne s'en rende compte. Enfin j'espère.
J'ai essayé sans y parvenir d'éviter d'en porter, comme on essaye de ne plus acheté de clopes pour s'arrêter de fumer. J'ai éviter les boutiques de fringues un temps pour tenter aussi de me détourner de ce qui me semblait devenir une maladie. Sans bien sûr parvenir à échapper à mon drôle de démon. Mais je ne pouvais pas, bien évidement, chasser ce qui était ancrée profondément en moi. Je revenais toujours à en porter inéluctablement. Excitation, plaisir, masturbation...
J'ai commencé à prendre de l'âge. A mûrir. A relativiser. A vivre avec ce fantasme envahissant. Je me suis renseignée à droite à gauche. Mon objectif n'était plus de guérir ( j'ai longtemps penser que c'était le mot qui convenait ) mais au moins d'expliquer ce en quoi j'étais en proie.
Puis un jour je suis tombé sur je ne sais plus quel article de je ne sais plus quel sexologue dans une revue que je ne saurais plus nommer. Et j'ai lu cette définition claire et simple:
Fétichisme: tendance à donner aux objets des vertus sexuelles. Ça à claqué à ma vue. Je savais, c'était simple. J'étais fétichiste.
Après ça j'ai eu comme un soulagement et une impression étrange. Soulagement car j'avais une définition, un cadre, une norme à fournir à mon fantasme. Cela correspondait à quelque chose de connu, de codifié. Impression étrange car j'avais le sentiment que les gens savaient. Je me souviens de ce jour ou j'ai porté un pull angora très poilu. Assise dans le métro une femme me regardait d'un air méfiant. On aurait pu jurer qu'elle savait ce que signifiait pour moi le fait de porter ce pull, qu'elle savait ce que ça provoquerait en moi à tous les moments de la journée et qu'elle me jugeait.
Au fur et à mesure que les mois et années ont passé, j'ai finalement appris à assumer mon fétichisme.
Aujourd'hui j'ai passé 40 ans et je me rends compte que je n'en ai jamais parlé à qui que ce soit de façon ouverte et apaisée comme je l'écris ici. Les hommes de ma vie ne l'ont jamais su ainsi. J'ai bien dit que j'adorais les pull, la laine, l'angora; du côté érotique et sexy d'en porter. Mais jamais je n'ai avoué à quiconque que le simple fait d'en porter pouvait m'électriser au point de me faire jouir à force de caresses.
Le temps a aujourd'hui fait son oeuvre. J'ai désormais intégré le fait qu'il fallait que j'assume pleinement ce fantasme fétichiste et le considère comme une source d'épanouissement sexuel plus que, comme je l'ai raconté, un poids ne me permettant pas de vivre libérée et épanouie. En parler ici et me dévoiler si intimement en est la preuve. Au delà, j'ai en plus l'espoir que mon modeste récit croisera le regard de quelques personnes vivant peut-être, pourquoi pas, le même rapport fétichiste à un objet que moi, quel qu'il soit et voulant l'assumer sans se sentir déviant ou décalé. Il faut vivre sa sexualité librement pourvu qu'elle ne s'impose pas à l'autre sans son consentement. Personnellement, je demande d'ailleurs toujours à mes pulls si ils sont d'accord pour me donner un peu de leur douceur... Et ils adorent me faire plaisir.
Mle G.
Comme toutes les jeunes filles de mon age, vers 14 / 15 ans j'ai eu cette étrange sensation que mon corps changeait. Les nouveaux émois, les garçons, le sexe... Alors je me suis découverte, doucement, en partant de zéro. Je me souviens de mes premières envies, de mes premiers plaisirs intimes, de mes premiers fantasmes.
A l'époque je n'avais pas fait le rapprochement entre mon goût vestimentaire et l'arrivée de mes nouvelles pulsions physiques. Je m'habillais souvent avec de la laine et je me commençais à me caresser souvent, à la découverte de mon corps que j'étais. Mais un jour j'ai commencé à réaliser qu'à chaque fois que je portais des vêtements de laine, qu'ils aient été en cachemire, en angora ou autre, je ressentais un plaisir aussi soudain que fébrile m'envahir.
Que m'arrivait-il? Est-ce ça, un fantasme? Sans doute, ai-je pensé, bien que cela m'ait paru plus qu'étrange.
De nature relativement réservée, je n'ai pas su en parler avec mes jeunes copines de l'époque qui pourtant auraient été à même de me comprendre, du moins de m'écouter, vivant elles aussi sans doute le même type d’expériences. Cependant il n'y avait rien à faire. Je fis un blocage total sur ce lien incompréhensible entre une matière vestimentaire et mes envies. J'aurais pu ne plus y penser ou ne pas y donner de l'importance si ce lien n'avait pas été en grandissant. La dépendance entre les deux se fît même plus forte au fur et à mesure que je vieillissais si bien qu'il me devenait de plus en plus impossible d'envisager la jouissance sans porter de la laine. Pourquoi? Comment cela se faisait-il? Je l'ignore encore. A cause de cela, je me suis isolée soudainement arrivée à l'age de ma majorité. Les partenaires de jeunesse ayant croisé ma route à l'époque n'ont pas hésité à me croire "perturbée" ou "froide" ou encore "sexuellement dérangée et bizarre" sans même pour certains connaître cette attirance particulière. J'ai culpabilisé comme jamais. Quel monstre déviant et dérangé étais-je? La dépendance de mon plaisir sexuel à la laine et se suffisant à lui-même s'est faîte si puissante que j'ai assimilé cela à une drogue. Addict au col roulé angora et au cache-cœur en cachemire...
Que peut-on penser de soi-même lorsqu'on réalise que la vue d'un pull dans l'étalage d'une boutique vous excite? Et que l'attirance que vous avez n'a pas de rapport avec un idéal masculin quelconque? J'aurais pu comprendre si j'avais aimé ces petites laines portées par des hommes comme je trouve très attirant les belles fesses d'un mec qui porte un levi's. Cela serait resté normal. Mais moi, c'est une matière que je vois et surtout que je porte sur la peau qui me donne du plaisir. Un plaisir égoïste et intimement solitaire. Un plaisir que l'on a dans le bus, au travail, en faisant ses courses... Parce que la matière est là, sans obstacle entre elle et l'épiderme et qu'elle ne cesse de caresser à tous les instants de la journée. Sans que personne ne s'en rende compte. Enfin j'espère.
J'ai essayé sans y parvenir d'éviter d'en porter, comme on essaye de ne plus acheté de clopes pour s'arrêter de fumer. J'ai éviter les boutiques de fringues un temps pour tenter aussi de me détourner de ce qui me semblait devenir une maladie. Sans bien sûr parvenir à échapper à mon drôle de démon. Mais je ne pouvais pas, bien évidement, chasser ce qui était ancrée profondément en moi. Je revenais toujours à en porter inéluctablement. Excitation, plaisir, masturbation...
J'ai commencé à prendre de l'âge. A mûrir. A relativiser. A vivre avec ce fantasme envahissant. Je me suis renseignée à droite à gauche. Mon objectif n'était plus de guérir ( j'ai longtemps penser que c'était le mot qui convenait ) mais au moins d'expliquer ce en quoi j'étais en proie.
Puis un jour je suis tombé sur je ne sais plus quel article de je ne sais plus quel sexologue dans une revue que je ne saurais plus nommer. Et j'ai lu cette définition claire et simple:
Fétichisme: tendance à donner aux objets des vertus sexuelles. Ça à claqué à ma vue. Je savais, c'était simple. J'étais fétichiste.
Après ça j'ai eu comme un soulagement et une impression étrange. Soulagement car j'avais une définition, un cadre, une norme à fournir à mon fantasme. Cela correspondait à quelque chose de connu, de codifié. Impression étrange car j'avais le sentiment que les gens savaient. Je me souviens de ce jour ou j'ai porté un pull angora très poilu. Assise dans le métro une femme me regardait d'un air méfiant. On aurait pu jurer qu'elle savait ce que signifiait pour moi le fait de porter ce pull, qu'elle savait ce que ça provoquerait en moi à tous les moments de la journée et qu'elle me jugeait.
Au fur et à mesure que les mois et années ont passé, j'ai finalement appris à assumer mon fétichisme.
Aujourd'hui j'ai passé 40 ans et je me rends compte que je n'en ai jamais parlé à qui que ce soit de façon ouverte et apaisée comme je l'écris ici. Les hommes de ma vie ne l'ont jamais su ainsi. J'ai bien dit que j'adorais les pull, la laine, l'angora; du côté érotique et sexy d'en porter. Mais jamais je n'ai avoué à quiconque que le simple fait d'en porter pouvait m'électriser au point de me faire jouir à force de caresses.
Le temps a aujourd'hui fait son oeuvre. J'ai désormais intégré le fait qu'il fallait que j'assume pleinement ce fantasme fétichiste et le considère comme une source d'épanouissement sexuel plus que, comme je l'ai raconté, un poids ne me permettant pas de vivre libérée et épanouie. En parler ici et me dévoiler si intimement en est la preuve. Au delà, j'ai en plus l'espoir que mon modeste récit croisera le regard de quelques personnes vivant peut-être, pourquoi pas, le même rapport fétichiste à un objet que moi, quel qu'il soit et voulant l'assumer sans se sentir déviant ou décalé. Il faut vivre sa sexualité librement pourvu qu'elle ne s'impose pas à l'autre sans son consentement. Personnellement, je demande d'ailleurs toujours à mes pulls si ils sont d'accord pour me donner un peu de leur douceur... Et ils adorent me faire plaisir.
Mle G.
7 年 前